La révolution numérique est une réalité qui envahit tous les jours plus les sphères publiques et privées….
Qu’en est-il du commerce de détails? Les visuels ci-dessous nous montrent d’abord que certaines habitudes d’achats dans les commerces traditionnels sont maintenues. C’est d’autant plus vrai que cette présentation, que nous offre Bloomberg, n’inclut pas les achats de voitures et de nourriture. Il est donc probable que si l’on prenait en compte l’ensemble des achats, les tendances des résultats seraient amplifiées… https://www.bloomberg.com/news/sponsors/features/nec/retail-revolution/?adv=6714&prx_t=41EDAYTUZAVUANA L’explication serait que le consommateur aurait une plus grande confiance dans les commerces traditionnels et préfèrerait toucher et évaluer en direct les produits.(Analyse Frost and Sullivan) Il serait pour nous intéressant, voire utile, de répondre dans ce contexte à deux questions :
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En bleu foncé, le commerce de détail US traditionnel (hormis les voitures et l’alimentaire) vs en bleu clair le e-commerce. |
Brick and Mortar Sales, 2006 - 2016 |
En violet, une estimation de la part qui revient à Amazon (USA GMV estimate). Les chiffres sont à considérer en milliards de dollars. Source: US Census Bureau, Bloomberg Intelligence. | |
Confiance dans les deux canaux de distribution. Bleu clair représente le commerce traditionnel physique et bleu foncé le e commerce (Amazon inclus) Source: Stratecast |
Daily and Weekly Usage Combined, 2013 - 2017 |
Pourtant, nous ne pouvons nier que la révolution digitale a fait évoluer les habitudes de consommation. La crise des subprimes représente une date importante. Mais pas seulement. Le rôle d’une entreprise telle qu’Amazon semble clé dans l’évolution de la croissance du e-shopping de ces dernières années. Cela correspond d’ailleurs à l’évolution des revenus du géant américain: |
Amazon Revenus |
… Et ceci nous rappelle la volonté politique d’imposer la révolution numérique aux consommateurs et ce même si elle passe par la concurrence déloyale. Voilà ce qu’en disait Slobodan Despot récemment dans son Antipresse: « Ainsi donc, La Poste, société anonyme de droit public dont la Confédération suisse est le seul actionnaire, déroule le tapis rouge à Amazon, une entreprise étrangère, pour faire concurrence au commerce des entreprises suisses. Dans le même temps, La Poste a prétendu en juin dernier ne pas être en mesure pour des «raisons techniques» de mettre en application la réforme de la TVA prévue pour janvier 2018. Une réforme consistant en la suppression de la franchise sur les ventes en ligne effectuées par des entreprises étrangères réalisant plus de 100’000 francs de chiffre d’affaires annuel en Suisse. L’objectif de cette réforme repoussée du coup au 1er janvier 2019 est d’une part de réduire la distorsion de concurrence entre sites étrangers et sites suisses, ceux-ci facturant la TVA dès le premier franc réalisé, et d’autre part d’assurer plusieurs dizaines de millions de recettes à la Confédération. » http://log.antipresse.net/post/amazon-la-poste-suisse-comme-cheval-de-troie Slobodan Despot remet une couche en relayant une question de D Trump, président des Etats-Unis: « «Pourquoi la Poste des Etats-Unis, qui perd des milliards de dollars par an en taxant si modestement Amazon et autres pour acheminer leurs colis, rend-elle Amazon toujours plus riche en devenant toujours plus stupide et plus pauvre? Elle devrait les faire payer BEAUCOUP PLUS CHER!» (AMAZON | Pourquoi tant de faveurs postales?) Grâce à la Poste Suisse, des dirigeants politiques oeuvrent à une modification radicale des accès à la consommation, qui imposerait Amazon comme leader mondial dans son domaine. Amazon Luxembourg est sur la sellette avec cette petite information: « Le géant américain du commerce en ligne reconnaît qu’il employait 1 500 personnes au Luxembourg début 2017. Pourtant, dans ses comptes annuels, Amazon en a déclaré plus de 3 200. » http://www.lequotidien.lu/economie/les-salaries-fantomes-damazon-luxembourg/
Et cerise sur le gâteau, voici un tweet qui émane du Temps (journal officiel suisse) qui relaie une assertion du président de l’EPFL (tout de même): |
Martin Vetterli Tweet |
Tout y est! Un bémol toutefois. Nous aurions tendance à modifier la phrase de M Vetterli en disant que nous vivons dans une colonie numérique non pas des Etats-Unis en tant que pays, mais des multinationales américaines. La nuance est de taille car les patrons finaux ne sont pas les mêmes.
Par conséquent, nous pouvons supposer, si rien ne change, que la révolution digitale sera imposée aux consommateurs d’une part par les prix concurrentiels agissant comme appât, et d’autre part par la destruction de la concurrence traditionnelle locale par favoritisme et dysfonctionnement quant à l’usage fait de l’argent public…
Les enjeux sont colossaux.
Une contre-révolution est possible. Elle passe par l’information à destination du grand public d’une part et de la réponse comportementale des consommateurs d’autre part.
Liliane Held-Khawam
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